La campagne présidentielle en cours nous permet chaque
jour de comprendre un peu plus, les fondements idéologiques de la République
française depuis la création du Conseil National de la Résistance le 27 mai
1943, et l’adoption de son programme le 15 mars 1944. Ce programme
principalement axé sur la création de la sécurité sociale et la nationalisation
des secteurs énergétiques, bancaires et d’assurances, en fait un modèle
socialo-communiste aboutit.
Dès lors peut-on parler en France d’une véritable
idéologie de « droite » au sens économique et social du terme ?
Existe-t-il sur le plan politique et épistémologique une « droite »
en France ? Au sens libéral du concept, on pourrait répondre par la
négative.
Cependant, le modèle économique adopté par les
gouvernements successifs de la Ve république nous fait croire qu’il n’y a
jamais eu en France un exécutif de « droite » comme on peut
l’observer en Grande-Bretagne ou aux USA. Au regard des discours idéologiques des
différents acteurs de la classe politique française actuelle, il est important
de noter que le gouvernement actuel se situe sur le plan économique à
« gauche » de celui de Barack Obama (considéré par ses adversaires
comme un parfait homme de gauche). Par ailleurs l’extrême droite française
actuelle se situe quant à elle à « gauche » de Ronald Reagan,
considéré aux USA comme un conservateur extrémiste.
Les multiples réformes inspirées de l’économie
libérale et menées par le gouvernement depuis 2007, ont été marquées par leur
impopularité, y compris dans sa propre formation politique, se revendiquant
pourtant de « droite ». Résultat des courses, on assiste en fin de
mandat à des revirements spectaculaires, comme la suppression du bouclier
fiscal (mesure d’économie libérale par excellence) et la révision du projet de
non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux à l’éducation nationale.
Cette absence d’idéologie de droite au sens économique
et social du terme, explique le panel des déclinaisons conceptuelles aussi vides
de sens les unes que les autres, en l’occurrence, « droite sociale »,
« gaullisme social », « droite populaire », « droite
libérale », « démocratie chrétienne » et « extrême
droite », … où l’indicateur de performance est tout simplement leur
rapport à la xénophobie. Par conséquent, au lieu de parler de gauche ou de
droite en France, on parlerait plutôt de « gradient de xénophobie ».
Les multiples procès pour propos xénophobes, qui ont
émaillé l’action des personnalités responsables des libertés et de la sécurité
publiques ces dernières années, illustrent cette assertion. Du débat avorté sur
l’identité nationale aux analyses douteuses sur les
« civilisations », en passant par l’incitation à la haine de
« l’autre » et la fameuse circulaire du 31 mai 2011, une certaine
élite de droite a du mal à se démarquer de ce qui est désormais considéré comme
le fondement de l’idéologie politique de « droite » : la
xénophobie.
La droite française peut-elle exister si ses plus
hauts représentants cessaient d’avoir recours aux propos racistes, islamophobes
et antisémites ? Comment expliquer que pour la « droite », l’un
des thèmes les plus importants de la campagne présidentielle de la 5e
puissance économique mondiale, en pleine crise économique, soit la viande
« Halal » ?
Même en tenant compte du confort intellectuel
tellurique de certains ténors de la « droite » française, on a du mal
a comprendre qu’aucune théorie libérale ou néo-libérale ne soit élaborée et
proposée alors que l’occasion s’y prête…
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