Gervais Wafo Tabopda
Docteur en Géographie
Spécialiste des politiques de conservations
La conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP15), de Copenhague, plus qu’un ultimatum climatique est le premier défi face auquel est confrontée l’humanité en ce XXIe siècle débutant.
Il ne s’agira pas de signer des conventions ou des protocoles qui depuis la conférence de Washington de 1940 sur la préservation de la nature ont fait couler beaucoup d’encre.
Il ne s’agira pas non plus d’une grand-messe où se côtoient des scientifiques de tout bord, ou d’un terrain de confrontation entre idéologies divergentes.
Copenhague pour la première fois, devra pour les bienfaits de l’humanité, poser les bases d’un consensus réel sur les rapports qui existent entre les plus forts et les plus faibles, entre les plus riches et les plus pauvres, entre les Nord et les Sud.
Le plus important ne sera pas de mettre en place des instruments relevant des mécanismes contraignant du Droit international, encore moins de les faire appliquer par les pays signataires, mais de faire de la gestion durable des ressources de la planète, une cause universelle fondée sur l’équité, la justice et le bien être de tous. C’est là la responsabilité à prendre pour la garantie de l’existence même des générations futures.
Pour cela, les acteurs impliqués devraient parler d’égal à égal et fixer ensemble le cap à tenir. Les USA, la Chine ou le Brésil devront accepter de discuter d’égal à égal avec le Mali, la Malaisie ou encore le Venezuela. L’Union Européenne parlera au nom de 27 pays, tandis que les pays en développement pour la plupart démunis face aux affres des changements climatiques parleront individuellement. Par conséquent, il est t impératif de promouvoir un vrai dialogue entre les peuples et redéfinir un nouveau type de rapport dans les relations internationales, ne serait-ce que face aux problèmes écologiques.
S’il est question pour tel ou tel d’apposer sa signature sur un document dont il ignore totalement le contenu ; document qui devra par la suite être soumis aux différentes organes législatives des pays concernés pour approbation ; il ne sert à rien d’organiser une conférence pour ça. Avec les outils que nous offrent les technologies de l’information, une visioconférence suffit, tout comme des signatures électroniques.
Plus que jamais, Copenhague devra être l’occasion d’écouter toutes les inquiétudes de tous ceux qui vivent au quotidien les conséquences de l’anthropisation sauvage de la planète. Qu’ils s’agissent des indiens d’Amérique latine ou des pygmées d’Afrique centrale dont l’espace de vie suscite désormais des enjeux sans que leur point de vue soit pour autant pris en compte ; qu’ils s’agisse du paysan burkinabé dont la production cotonnière dépend de la durée annuelle des précipitions, ou encore de l’apiculteur européen dont le sort est désormais lié à la durée de l’hiver ; ils sont nombreux à se poser des questions auxquelles la seule signature de tel ou tel pays n’apportera jamais de réponse pertinente.
Les solutions aux problèmes que pose les changements climatiques existent. Il faut désormais les appliquer. Purement et simplement. Les formules chimiques, les instruments juridiques ou les calculs des lobbies n’ont pas leur place à Copenhague.
La seule chose dont il devra être question du 7 au 18 décembre sera l’adoption d’une solution durable aux problèmes climatiques. C’est actuellement la seule garantie d’une existence humaine après notre « civilisation ».
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