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samedi 3 mars 2012

Gradient de Xénophobie : Existe-t-il une « Droite » en France ?


La campagne présidentielle en cours nous permet chaque jour de comprendre un peu plus, les fondements idéologiques de la République française depuis la création du Conseil National de la Résistance le 27 mai 1943, et l’adoption de son programme le 15 mars 1944. Ce programme principalement axé sur la création de la sécurité sociale et la nationalisation des secteurs énergétiques, bancaires et d’assurances, en fait un modèle socialo-communiste aboutit.
Dès lors peut-on parler en France d’une véritable idéologie de « droite » au sens économique et social du terme ? Existe-t-il sur le plan politique et épistémologique une « droite » en France ? Au sens libéral du concept, on pourrait répondre par la négative.

Cependant, le modèle économique adopté par les gouvernements successifs de la Ve république nous fait croire qu’il n’y a jamais eu en France un exécutif de « droite » comme on peut l’observer en Grande-Bretagne ou aux USA. Au regard des discours idéologiques des différents acteurs de la classe politique française actuelle, il est important de noter que le gouvernement actuel se situe sur le plan économique à « gauche » de celui de Barack Obama (considéré par ses adversaires comme un parfait homme de gauche). Par ailleurs l’extrême droite française actuelle se situe quant à elle à « gauche » de Ronald Reagan, considéré aux USA comme un conservateur extrémiste.

Les multiples réformes inspirées de l’économie libérale et menées par le gouvernement depuis 2007, ont été marquées par leur impopularité, y compris dans sa propre formation politique, se revendiquant pourtant de « droite ». Résultat des courses, on assiste en fin de mandat à des revirements spectaculaires, comme la suppression du bouclier fiscal (mesure d’économie libérale par excellence) et la révision du projet de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux à l’éducation nationale.

Cette absence d’idéologie de droite au sens économique et social du terme, explique le panel des déclinaisons conceptuelles aussi vides de sens les unes que les autres, en l’occurrence, « droite sociale », « gaullisme social », « droite populaire », « droite libérale », « démocratie chrétienne » et « extrême droite », … où l’indicateur de performance est tout simplement leur rapport à la xénophobie. Par conséquent, au lieu de parler de gauche ou de droite en France, on parlerait plutôt de « gradient de xénophobie ».

Les multiples procès pour propos xénophobes, qui ont émaillé l’action des personnalités responsables des libertés et de la sécurité publiques ces dernières années, illustrent cette assertion. Du débat avorté sur l’identité nationale aux analyses douteuses sur les « civilisations », en passant par l’incitation à la haine de « l’autre » et la fameuse circulaire du 31 mai 2011, une certaine élite de droite a du mal à se démarquer de ce qui est désormais considéré comme le fondement de l’idéologie politique de « droite » : la xénophobie.

La droite française peut-elle exister si ses plus hauts représentants cessaient d’avoir recours aux propos racistes, islamophobes et antisémites ? Comment expliquer que pour la « droite », l’un des thèmes les plus importants de la campagne présidentielle de la 5e puissance économique mondiale, en pleine crise économique, soit la viande « Halal » ?

Même en tenant compte du confort intellectuel tellurique de certains ténors de la « droite » française, on a du mal a comprendre qu’aucune théorie libérale ou néo-libérale ne soit élaborée et proposée alors que l’occasion s’y prête…